C’était un combat que la municipalité menait depuis de très nombreuses années en faveur de l’habitat permanent. Le classement de Chamonix au zonage ABC dit «Pinel» ne reflétait pas la réalité de la tension immobilière, loin s’en faut avec un prix au m² qui atteint 10 000 € et une évolution de l’immobilier touristique et des résidences secondaires hors de contrôle.
Ce zonage détermine les plafonds de ressource pour accéder au logement social, au prêt à taux zéro ou d’accession sociale et pour les bailleurs le droit à réduction d’impôt et les plafonds des loyers.
Avec déjà 20% d’offre de logement locatif social grâce à la politique volontariste de la commune qui n’hésite pas à mobiliser fonciers publics et dispositions contraignantes dans son PLU, le maire de Chamonix Eric Fournier défendait de longue date auprès des ministres du logement successifs la révision du classement de la commune en vue de développer massivement l’offre d’accession sociale à la propriété.
En effet, face aux enjeux tant démographiques qu’écologiques, il est vital pour la vallée d’y fixer une population d’actifs résidents afin de lutter contre l’allongement des déplacements pendulaires et de développer le parcours locatif. Or une trop grande partie des actifs avec revenu intermédiaire étaient au-dessus des plafonds d’éligibilité, tout en étant exclus du marché libre. Le classement en zone A permettra de tripler l’assiette des publics éligibles sur la vallée.
C’est aujourd’hui chose faite, la ministre du logement Emmanuelle Wargon est venue ce lundi 7 février 2022 annoncer à la Roche-sur-Foron la révision de 5 communes haut-savoyardes en zone A dont Chamonix, et d’une trentaine en B1 à l’instar des Houches ou Vallorcine.
Pour Eric Fournier qui salue cette écoute du gouvernement et des services de l’Etat dans le département, c’est une étape importante même si elle ne résoudra pas tout. Il convient d’avancer plus que jamais sur la territorialisation et l’expérimentation des dispositifs fiscaux et règlementaires, afin de permettre aux territoires de montagne de disposer des mêmes leviers que les grandes métropoles.