Le préfet de la Haute-Savoie a réuni le lundi 15 juin 2020 les acteurs concernés pour lancer une concertation publique liée à la mise en place d’un « Arrêté de protection des habitats naturels» du mont Blanc. Cette démarche, aux préparatifs de laquelle ils ont été logiquement associés, suscite le commentaire suivant d’Eric FOURNIER, maire de Chamonix-Mont-Blanc et de Claude JACOT, adjoint au maire «sécurité et montagne“:

«La Commune de Chamonix-Mont-Blanc a été sollicitée par les services de l'Etat sur sa volonté de mettre en place un dispositif de meilleure gestion et de protection de la voie normale d'accès au mont Blanc, au même titre que les communes territorialement concernées de Saint-Gervais et des Houches. Compte tenu des excès observés et de la difficulté à gérer certaines situations, de la nécessité de régulation de comportements non respectueux des pratiques de l’alpinisme sur les itinéraires d'accès les plus faciles au mont Blanc, cette démarche nous paraît pertinente.

La mise en place d’un «arrêté de protection des habitats naturels» a été retenue par les services de l’Etat, même si, fondamentalement, la réalité d'habitats naturels à protéger sur ce secteur ne nous est pas apparue évidente.

La Commune de Chamonix-Mont-Blanc, au cours des travaux préparatoires, s'est toujours attachée à définir un cadre aux pratiques de la montagne, sans entraver les pratiques que l'on peut considérer comme traditionnelles telles que l'alpinisme, le ski-alpinisme ainsi que l'enchaînement alpinisme/parapente, et les conditions de leur exercice.

Le projet aujourd'hui élaboré, fruit de ce travail, est un pas significatif qui devrait permettre d’éviter certaines dérives.Pour autant, nous considérons ce dispositif comme devant être nécessairement complété par d’autres mesures à venir ultérieurement.

Nous aurions notamment souhaité que soit revue sur l’ensemble du Massif du Mont Blanc la règlementation aérienne, très permissive et répondant davantage à des pratiques des années 60 qu’à une gestion environnementale durable du massif. De la même façon, nous souhaitons que certaines des hélisurfaces d'altitude existant sur le site soient supprimées.

Cela ne semble pas être possible au titre du projet d’Arrêté, mais nous serons attentifs à ce que le calendrier énoncé sur ce sujet soit tenu.

Au-delà du cas particulier de l’ascension du mont Blanc en tant que sommet, il apparaît essentiel que des principes de gestion du Massif du Mont-Blanc, dans son entier et à une échelle transfrontalière, soient renforcés, en lien avec nos voisins valdotains et valaisans, et que soient traités de façon coordonnée des sujets tels que la gestion de l'espace aérien, la gestion des refuges, les principes d'équipement/déséquipement des voies d'escalade, et surtout l'incidence des changements climatiques.

Nous souhaitons par ailleurs rappeler que le principe de liberté d’accès à la montagne a été un des piliers de la candidature au classement de l'alpinisme au Patrimoine mondial immatériel de l'UNESCO, et que si le cas particulier du mont Blanc, son attractivité et les dérives qui en découlent peuvent justifier un dispositif spécifique, nous veillerons tout particulièrement au respect de ce principe, historiquement ancré dans l'histoire de notre Vallée“.