La crise du coronavirus a nécessité des mesures exceptionnelles de prévention et de prophylaxie. L’instauration du confinement, mesure justifiée sur le plan sanitaire, a provoqué l’arrêt subit de pans entiers de l’activité économique: cette suspension d’activité a touché de manière encore plus forte les territoires touristiques dont la quasi-totalité des entreprises ont cessé leurs activités et dont les perspectives d’activité sont très incertaines.

Pour Eric Fournier, maire de Chmonix-Mont-Blanc, «L’impact de la crise sanitaire sur la situation économique des territoires touristiques est manifeste et inédit par son ampleur. Il s’exerce à deux niveaux, comme une «double peine»:
-l’impact sur les acteurs économiques du territoire de la crise sanitaire qui se chiffrera dès 2020 pour la seule vallée de Chamonix-Mont-Blanc à plusieurs centaines de millions d’euros de pertes, avec des pertes déjà avérées entre mars et juin et des estimations de pertes plus ou moins considérables sur l’été qui s’annonce
-l’impact de la crise sur les comptes publics locaux: une première évaluation de nos services financiers, très incomplète, fait état de près de 6 M de pertes de recettes nettes sur 2020 pour la commune de Chamonix et la communauté de communes.

Dans un tel contexte, le chef du gouvernement a annoncé le 29 mai un plan d’urgences pour les collectivités qui va dans la bonne direction de la compensation par l’Etat des pertes de recettes fiscales des collectivités.

Nous considérons néanmoins, face à l’ampleur des effets de la crise sur la situation des acteurs économiques, le syndicat national de la restauration-hôtellerie venant notamment d’annoncer une évolution dramatique du secteur avec 300 000 emplois en voie de disparition, que l’effort de l’Etat doit être amplifié: c’est dans cet esprit que je m’associe à la démarche portée par l’A.N.M.S.M. visant à une révision du mécanisme du F.P.I.C. (Fonds de péréquation entre collectivités) dont nous ne contestons pas le principe fondé sur la solidarité des territoires mais le mécanisme et le mode de calcul qui ne tiennent pas suffisamment compte des charges spécifiques supportées par les communes touristiques et support de station de tourisme.

Il est un autre argument qui milite en faveur de cet allègement du FPIC pour les communes touristiques: En procédant à cet allègement, le gouvernement donnera plus de marges de manœuvre budgétaires aux collectivités pour soutenir concrètement et efficacement leurs acteurs économiques locaux impactés par cette crise».