Le réchauffement climatique qui affecte la planète touche deux à trois fois plus rapidement les grands massifs montagneux. Ainsi, à Chamonix, le thermomètre a augmenté de 2°C depuis les années 1930 contre 0,74 °C à l’échelle de la planète au XXe siècle. A cause du réchauffement, le dégel est de plus en plus profond et des pans entiers de parois sont déstabilisés. De gros volumes de roches se détachent. La fréquence et le volume des écroulements augmentent. Le réchauffement climatique modifie donc profondément nos paysages. Il modifie également les pratiques en haute montagne. Certains itinéraires glaciaires comme le couloir du Goûter, qui permet d’accéder au mont Blanc, sont de moins en moins enneigés en période estivale. Certaines courses mêlant rocher et glace sont devenues impraticables en été. La collectivité chamoniarde, sensible depuis des années à l'évolution de ces phénomènes, a rassemblé et mobilisé les acteurs concernés et travaille activement dans différents domaines à la réalisation d'un véritable "Plan climat montagne" qui se décline d'ores et déjà en plusieurs points:

1/Modifier les périodes d'ouverture des remontées mécaniques
La pratique de la haute montagne semblant désormais plus favorable au printemps qu'en fin d'été, il serait pertinent de permettre aux professionnels et à leurs clients d'accéder aux remontées mécaniques dès le mois de mai. Des discussions sont en cours sur ce thème avec la Compagnie du Mont Blanc.

2/Adapter les accès aux refuges aux évolutions de la montagne
D'importants travaux ont été réalisés par le service "Pistes et sentiers" de la Communauté de Communes de la vallée de Chamonix pour modifier l'accès à plusieurs refuges (Charpoua, Envers des Aiguilles...) et prendre en compte l'évolution des glaciers, les instabilités rocheuses. L'ambition est de les sécuriser et de permettre aux alpinistes d'accéder aux refuges dans les meilleures conditions. Ceci sans compter l'implication de la collectivité dans la rénovation des refuges d'Argentière, Albert 1er, et bientôt du Couvercle, voire de la Charpoua.

3/Adapter les infrastructures touristiques
Depuis des années, la collectivité s'intéresse au phénomène de fonte de glace et au suivi de l'évolution des glaciers et des moraines glaciaires. Site emblématique de la vallée de Chamonix, le Montenvers fait l'objet d'un très ambitieux travail de relecture de ses atouts. Le projet de réhabilitation du site prévoit notamment un déplacement de la télécabine descendant à la Mer de Glace et la création d’un centre international d’interprétation des glaciers et du climat, dont l'ambition sera d'aider à comprendre les phénomènes liés au réchauffement climatique. D'une manière générale, les investissements prévus en matière de remontées mécaniques intégrent la problématique du réchauffement climatique.

4/Renforcer la prévention et la formation des pratiquants
La Chamoniarde, la société de prévention et de secours en montagne, est le "bras armé" de la collectivité en matière de sécurité en montagne. La collectivité soutient activement ses nombreuses actions à destination des différents publics évoluant en montagne : information préventive sur les conditions de la montagne, formation, développement de moyens destinés au secours en montagne...

L'action engagée par la collectivité sera renforcée au travers du Plan climat montagne qui sera présenté à l'automne et qui associe l'ensemble des forces vives de la vallée (guides, la Chamoniarde, FFCAM, remontées mécaniques...). La mobilisation de la vallée se traduira en termes budgétaires par des engagements complémentaires dès le budget 2019.